dimanche 11 novembre 2012

Séance 3-Situation: Christophe Colomb à la découverte de l’Amérique

Séance 3-Situation: Christophe Colomb à la découverte de l’Amérique 1H30

Document 1­
Récit: qui est Christophe Colomb ?

Dans les années qui précèdent son premier voyage, Colomb se donne les bases solides d'une réflexion sur les routes du monde. Le Colomb des années 1470 est encore un marchand qui suit les voies ouvertes par d'autres. Celui des années 1480 est un navigateur à l'expérience courte, mais qui sait ce que l'on peut savoir en son temps sur la géographie et la cosmographie.
Les années passent. Colomb commence de former son projet. Par ses lectures, il sait que la terre est un globe et que l'eau ne recouvre que la moitié de sa surface. Il rejoint ceux qui pensent que le chemin entre la péninsule ibérique et l'extrême orient de l'Asie ne doit pas être bien long (...]. Ces lectures, Colomb les complète en écoutant la rumeur sur le port de Lisbonne. Les marins parlent d'abondance, et l'on dit volontiers qu'il est encore des terres émergées dans le monde atlantique. Nul ne pense vraiment à un continent. [ . ..] Colomb croit à l'existence d'îles nouvelles. C'est bien à des terres nouvelles qu'il pense aussi en embarquant, quand il affirme qu'on les trouvera à 750 lieues - autant dire à l'emplacement réel de la Floride. Il sera stupéfait lorsqu'il trouvera les îles peuplées de sauvages en qui il ne reconnaîtra pas les chinois civilisés décrits par Marco Polo.
En 1485, Colomb propose ses services au roi du Portugal, Jean Il refuse de financer l'expédition. Financièrement, le Portugal ne peut investir à la fois sur les routes du sud et sur celles de l'ouest. Colomb se tourne alors vers l'Espagne, la reine Isabelle de castille paraît intéressée mais l'avis des sages sera, à la fin de 1490, carrément défavorable. Le projet n'est pas réalisable. Une telle entreprise signifierait de l'argent perdu.
A cette époque, l'inquisition prend du poids dans la vie politique espagnole. Montrer l'ardeur de sa foi va devenir nécessaire. Colomb est sans doute un chrétien sincère, voire un homme pieux. Mais c'est aussi un opportuniste : son expédition sera celle de la foi. On évangélisera les Indes. Et l'on affectera au financement du combat pour la Croix et pour le tombeau du Christ les profits attendus des terres nouvelles de l'Inde et de la Chine, et de leur or. Christophe Colomb ne craint pas de s'inscrire dans le plan de Dieu.
Observons qu'avant d'embarquer, en 1492, Colomb pensera bien à prendre à bord un notaire pour dresser les actes de souveraineté et de propriété, un interprète pour l'arabe, le grec et l'hébreu, un autre pour les langues africaines, mais qu'il ne s'encombrera pas d'un prêtre. L'expédition n'entendra pas une seule messe pendant six mois. Colomb n'en poursuivra pas moins aux indes la mission évangélisatrice dont il s'investit lui-même. Il dressera de grandes croix de bois sur les rivages de Cuba et de Saint-Domingue.
Face aux souverains d'Espagne, Isabelle de Castille et Ferdinand qui, en 1492, acceptent de financer le projet, Christophe Colomb se pose en champion de la foi, mais il ne souhaite pas apparaître en l'affaire comme un simple navigateur. Il organise son avenir et sa fortune. Colomb est anobli. Il devient Don Cristobal. Il est de surcroît nommé « grand amiral de la mer Océane ». Colomb aura pour lui le dixième des trésors qu'il rapportera et le huitième des bénéfices globaux. Pour faire bonne mesure, Colomb est reconnu comme le « vice-roi et le gouverneur de toutes les terres fermes et îles qu'il découvrira et acquerra dans lesdites mers ».
Christophe Colomb a bien manoeuvré. Trop bien même. Il le paiera cher plus tard. 

D'après Jean Favier, Les Grandes Découvertes, Librairie Arthème Fayard, 1991.
  


Document 2
Extraits du journal de bord de Christophe Colomb
A. Colomb part avec trois navires et 87 hommes. Il quitte l'Espagne le 3 août 1492. Le 11 octobre, il aborde l'île de San Salvador.
« Il me semblait que les Indiens étaient des gens très pauvres en tout. Tous étaient nus, même les femmes. Certains se peignaient en noir, d'autres en blanc, en rouge. Ils ne possédaient rien en fer. Je crois qu'ils deviendront facilement chrétiens, car il me semble qu'ils n'ont aucun culte. Je me suis employé à savoir s'il y avait de l'or. J'ai réussi à apprendre, au moyen de signes, qu'en naviguant vers le sud, nous trouverions une contrée avec un roi qui possède de grands vases d'or et une grande quantité de ce métal.»

B. L'or et les épices sont introuvables. Après avoir abordé l'île d'Hispaniola, Colomb conçoit un nouveau projet (16 décembre).
« Que vos Altesses veuillent croire que les terres sont bonnes et fertiles [...]. Les Indiens n'ont pas le moindre génie pour le combat et sont très peureux. Ils sont donc propres à être commandés et à ce qu'on les fasse travailler, semer et mener tous autres travaux dont on aurait besoin. »

C. Le départ (2 janvier 1493)
II* laissa dans la forteresse de cette île Hispaniola que les Indiens appelaient Bohio trente-neuf hommes [...]. Il leur laissa toutes les marchandises que Les Rois avaient fait acheter pour les échanges et qui étaient en quantité, afin qu'ils en fissent le troc contre de l'or. Il leur laissa également tout ce qui était dans la nef : du pain de biscuit pour un an, du vin, beaucoup d'artillerie et la chaloupe de la nef afin - puisqu'ils étaient marins pur la plupart - d'aller quand ils le croiraient convenable à la découverte de la mine d'or et un lieu où fonder une ville [...].

* L'Amiral. La plus grande partie du journal est rédigée à la troisième personne, Christophe Colomb se nommant lui­même l'Amiral.

Christophe Colomb, Journal de bord (1492-1493)


Doc 3-Les voyages de Christophe Colomb

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